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La tournée mondiale

Argentine, de Mendoza à Rosario

Du 7 au 24 Février 2020

Nouveau continent, nouveau pays, nouvelle culture et nouveaux souvenirs…

La première étape en Amérique latine nous emmène en Argentine, un pays que nous rêvions de (re)découvrir, après un trop court passage il y a douze ans à Buenos Aires. Notre périple argentin de quatre semaines va nous conduire de Mendoza à l’ouest aux célèbres chutes d’Iguazu au nord-est, en passant par Córdoba, Rosario et bien sûr Buenos Aires

Après un passage express à Santiago, nous prenons un vol pour Mendoza, et pendant le vol nous traversons la cordillère des Andes, ça secoue un peu à cause des turbulences mais le ciel est dégagé sur la cordillère et c’est tout simplement sublime !

Mendoza, le vin et les Andes

Le démarrage en Argentine se fait en douceur, on profite du confort de notre appartement à Mendoza pour récupérer du décalage horaire et des derniers jours accélérés au Chili.

L’appartement est idéalement placé, juste au coin de la Plaza Independancia ; en fait tout le centre ville s’articule autour de cette place qui est elle-même encadrée par quatre autres plazas plus petites (Plaza Italia, Plaza España, Plaza Chile, Plaza San Martin). On respire bien à Mendoza, la ville est agréable et très aérée avec des avenues larges, des aires de jeux un peu partout et les fameuses plazas. Et comme Mendoza a été construite sur un désert, on y trouve des acequias (fossés d’irrigation/canaux) qui longent les rues et qui alimentent en eau les arbres et les nombreuses fontaines de la ville.

Mendoza est la quatrième agglomération de l’Argentine avec 900.000 habitants. La ville s’étend au pied des Andes et de l’Aconcagua, le sommet le plus élevé (6962 m d’altitude) qui forme la frontière avec le Chili.

Mendoza est aussi l’une des neuf grandes capitales du vin en Argentine, c’est même la plus grande région viticole d’Amérique latine (60% du vin argentin y est produit et exporté). La région compte des centaines de vignobles tout le long de la Ruta del Vino.

Assez rapidement on se rend compte qu’il faut qu’on change de rythme : en Amérique du Sud tout est fermé entre 13h et 17h (c’est l’heure de la sieste…) donc peu de chance de trouver des commerces ouverts ou même tout simplement des gens dans la rue à ce moment de la journée… Alors on (essaie) de se lever un peu plus tôt le matin (j’en connais qui doivent sourire (-:) on se balade avant que tout ferme et on fait la sieste/devoirs/jeux en même temps que tout le monde. On ressort ensuite quand la ville s’anime de nouveau en fin d’après-midi.

Après trois jours à découvrir Mendoza, on décide de louer une voiture pour une escapade dans la pré-cordillère andine et la Valle de Uco, la région viticole de Mendoza. On dort dans un hôtel plein de charme (La Casa Lopez) et le soir on se régale d’un merveilleux steak à Chacras de Ciro (désolée pour nos lecteurs végétariens mais le boeuf argentin est vraiment exceptionnel !!). Le lendemain on traverse la vallée désertique de la precordillera : ici très peu de végétation, à part des cactus et quelques buissons, et des montagnes aux couleurs ocre, orange, marron (#allociné : les montagnes ressemblent tellement aux hauts plateaux d’Asie centrale que Jean-Jacques Annaud a utilisé cette vallée comme lieu de tournage du film « Sept ans au Tibet » #bradpittforever). Et au milieu de cette vallée aride, la ville d’Uspallata apparaît comme une oasis avec ses grands peupliers. On s’y arrête pour manger de bonnes empanadas, et avant de rentrer à Chacras de Ciro on fait un détour par la Valle de Uco et ses nombreuses bodegas (vignobles) réputées.

Le lendemain on retourne sur Mendoza pour rendre la voiture de location et y passer une dernière nuit, avant d’expérimenter les bus à la sud-américaine pour aller à Córdoba. C’est parti pour 11h de route !!!

Córdoba et Las Sierras

Même si le trajet est long (oui vous avez bien lu, 11h de route !!!) le voyage en bus est plutôt agréable. Le réseau de bus est bien développé en Amérique latine et très utilisé pour les longues et moyennes distances avec des bus fiables et confortables ; les fauteuils sont larges et plus ou moins inclinables (cama ou semi-cama), certains bus diffusent des films pendant le trajet et d’autres proposent même le wifi. Par contre, la climatisation est à fond, brrrrr !! Bref, on est quand même contents d’arriver à Córdoba !

Córdoba est située dans le centre du pays, à 614 km de Mendoza, et à 407 km de Rosario et 710 km de Buenos Aires, nos deux destinations suivantes en Argentine. C’est la deuxième ville la plus peuplée d’Argentine, c’est également un important centre culturel, économique, financier.

C’est aussi la ville d’Amérique latine qui possède le plus grand pourcentage d’étudiants universitaires par rapport à sa population totale : 12 % (une des proportions les plus élevées du monde) et pas moins de sept universités.

La ville est un mélange d’ancien et de nouveau, avec des bâtiments coloniaux et autres monuments historiques, mais aussi des quartiers « jeunes » abritant de nombreux endroits pour sortir et faire la fête. Notre appartement est dans le quartier très jeune et étudiant de Nueva Córdoba, tout proche de la Iglesia de los Capuchinos et du centre culturel Paseo del Buen Pastor, devenu depuis une dizaine d’années un lieu important pour les jeunes artistes émergents de Córdoba.

Dans le centre-ville on se promène autour de la Plaza San Martin d’où partent quelques rues piétonnes. Et on passe aussi un bon moment au Museo Superior de Bellas Artes Evita.

Au bout de quelques jours, on commence à tourner un peu en rond alors on décide de louer une voiture pour découvrir les paysages de Las Sierras, au nord de Córdoba. On a trouvé sur Airbnb une maison toute en pierres dans le village de La Cumbre. Une belle trouvaille, la maison est immense et atypique, dans un coin calme avec vue sur les collines. Pendant le séjour on fait un tour au village de Capilla del Monte et on fait une balade au Paso del Indio. Le chemin, qui n’en est pas vraiment un, passe dans une sorte de canyon dans un enchevêtrement de pierres qu’il faut presque escalader. Tout au bout, le canyon se resserre tellement qu’un adulte ne passe pas ! Hugo, le plus téméraire, se lance et va jusqu’en haut du passage qui est en fait un cul de sac… Pas grave, le décor est beau et insolite et l’aventure est digne d’un Indiana Jones, les enfants adorent !!

On passe une dernière nuit à La Cumbre puis on repart de bonne heure pour ramener la voiture de location à Córdoba et prendre un nouveau bus (6h de route) pour Rosario…

Rosario, Julian et les Newell’s Old Boys

Rosario c’est le berceau du drapeau argentin ainsi que de deux personnalités aux univers bien séparés : Che Guevara et Lionel Messi (-: !!

Pour la petite histoire c’est le général Manuel Belgrano qui a créé le drapeau national en 1812 à partir des couleurs de la cocarde argentine (plus de détails ici). En 1957, la ville a inauguré un mémorial au drapeau, Monumento Nacional a la Bandera, en l’honneur de son créateur. C’est un des premiers endroits que nous visitons à Rosario. Le complexe est monumental, et du haut du mirador on a une vue imprenable sur la ville et sur le Rio Paraná. Ici le fleuve atteint une largeur de plus de 2km, on se croirait presque en bord d’une mer (bien qu’un peu marron…) tellement le fleuve est large !

Concernant les deux autres personnalités, la première maison du « Che » se situait dans un immeuble de la rue Entre Ríos 480 (nous passons devant la fameuse Casa Natal mais elle ne se visite pas), et c’est dans les divisions de jeunes de l’équipe des Newell’s Old Boys (un des clubs de foot de Rosario) que le petit Leo Messi a été formé jusqu’à 13 ans avant de rejoindre le FC Barcelone (ndlr. le mythique Diego Maradona y a également joué de 1993 à 1995).

Rosario est la plus grande ville de la province de Santa Fe et la troisième ville d’Argentine derrière Buenos Aires et Córdoba. Elle se situe au bord du fleuve Paraná.

Monumento Histórico Nacional a la Bandera

Je continue sur le thème du foot puisque c’est à Rosario qu’on va cocher une autre case de notre « liste de souhaits » : Hugo et Raphaël voulaient aller voir un match de foot en Argentine ! Alors depuis plusieurs jours, Pascal essaie de trouver un moyen facile et « safe » de réaliser ce souhait. On connaît la passion des Argentins pour le foot mais on sait aussi que les supporters peuvent parfois être quelque peu agités, alors avec les enfants quelques précautions s’imposent…

Puis sur Airbnb, qui propose aussi des activités et expériences, Pascal tombe sur l’annonce de Julian, un argentin natif de Rosario et passionné de foot, qui propose une formule clé en main pour faire vivre aux voyageurs une expérience « comme un vrai fan ». Tout est compris : transport, achat des billets, repas et boissons sur place, etc. Nous sommes en fait les premiers clients de Julian pour cette expérience, mais son profil et les échanges que nous avons avec lui nous rassurent vite sur ses bonnes intentions et son envie de partager sa passion.

Alors le samedi 22 Février aux alentours de 19h on est tous prêts pour assister au match Newell’s Old Boys vs. Colón !! Et les consignes de Julian sont très clairs : il faut porter des couleurs noir et/ou rouge, mais SURTOUT PAS de jaune ou bleu, qui sont les couleurs de Rosario Central, l’autre club de la ville et éternel rival des Newell’s Old Boys (NOB)

Pendant le trajet jusqu’au stade Marcelo Bielsa, on fait connaissance avec Julian qui est bien sûr très sympathique, le courant passe tout de suite. Il nous confie qu’il est cependant un peu nerveux car c’est la première fois qu’il propose cette expérience (-; on le rassure très vite, jusqu’ici tout va bien ! On arrive au stade un peu en avance, on a le temps d’acheter des maillots aux couleurs des NOB pour les garçons et de goûter au choripán, le repas emblématique de la culture argentine du football : un sandwich baguette avec saucisse (chorizo) et sauce chimichurri (persil, ail, huile, vinaigre, piment, paprika, origan, cumin, thym, coriandre, citron, laurier) – ça réveille les papilles !!

L’ambiance aux abords du stade est très détendue et familiale, tout le monde s’assoit dans l’herbe pour manger et/ou boire un coup avant le début de la rencontre. Et autre point rassurant : il n’y a que des supporters des Newell’s Old Boys. En fait, Julian nous explique que les visiteurs de l’équipe adverse ne sont pas autorisés à assister au match afin d’éviter tout débordement.

Alors quand on entre dans le stade (40 000 places) c’est un public tout en rouge et noir qu’on voit sauter et danser au son des chants des supporters. L’excitation monte d’un cran à mesure qu’on regagne notre gradin, on sent que Julian et les supporters sont un peu stressés ; et pour cause les NOB sont en mauvaise posture dans le championnat et n’ont plus gagné de match depuis un moment alors il faut absolument qu’ils s’imposent ce soir pour espérer remonter dans le classement !

Mais très vite le match tourne à l’avantage des rouge et noir, et la rencontre se termine à 4-0 pour les NOB !! On va dire qu’on leur a porté chance (-; A chaque but, la vague rouge et noire se soulève et les cris redoublent !! L’ambiance est juste incroyable, pas besoin d’être un grand fan du ballon rond pour apprécier le spectacle et se laisser emporter par cette ferveur. Et pendant tout le match on entend chanter le virage des supporters, « Los Leprosos, Enemigos del Silencio »… ils ne s’arrêtent jamais !

Petit aperçu de l’atmosphère :

Une très belle expérience à vivre en famille et Julian a assuré du début à la fin, on lui a bien sûr laissé un commentaire 5 étoiles sur Airbnb (-: Cette soirée et la rencontre avec Julian font partie d’un de nos meilleurs souvenirs du voyage !!

Prochaine étape : Buenos Aires…

Par celine, 5 mars 2020
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