Après la magnifique dernière journée à Huahine, nous prenons un vol le soir même jusqu’à Papeete, puis un autre à 3h du matin (!!) pour faire un saut de puce sur l’île de Pâques pendant deux jours. En fait, tous les vols entre la Polynésie et le Chili font une escale technique sur l’île de Pâques, c’est l’occasion de faire découvrir aux enfants cette île si particulière et mystérieuse…
Après une courte nuit dans l’avion, nous atterrissons à l’aéroport Mataveri à 13h heure locale, et il faut encore faire la queue pendant presque 2h pour passer l’immigration… Une fois les formalités passées, c’est notre hôte Chery qui nous attend et nous conduit à notre cabaña. Chery est charmante et très attentionnée, elle nous parle dans un français aussi bon que mon espagnol mais nous apprécions l’effort (-;
En chemin Chery nous présente la ville d’Hanga Roa qui a bien changé depuis 12 ans (on y était aussi pour notre voyage de noces) : alors qu’il y avait à l’époque à peine un ou deux supermarchés, quelques boutiques et restaurants et un seul loueur de voitures pour toute l’île, on constate assez vite que le centre ville s’est considérablement développé et que les lieux touristiques se sont multipliés. Même sur le reste de l’île les routes sont quasiment toutes goudronnées alors qu’on ne trouvait avant presque que des chemins de terre. Dommage que cette île « du bout du monde » ait perdu un peu de son âme en si peu de temps… (voir encadré à droite)
Rapa Nui
À mi-chemin entre le continent sud-américain et la Polynésie, cette île perdue en plein milieu de l’océan Pacifique sud est le lieu habité le plus éloigné au monde (164 km2 pour 6700 habitants). Et paradoxalement c’est aussi l’un des sites les plus connus au monde : ses statues de basalte monumentales (les moaïs) créées par le peuple Rapa Nui ne se retrouvent nulle part ailleurs. Si on fait le voyage jusqu’ici c’est justement pour admirer ces colosses de pierre et pour questionner leur histoire. On est loin de l’île paradisiaque avec plages et cocotiers même si elle possède un charme certain avec son relief volcanique et ses falaises de roche noire.
L’île doit son nom (en espagnol Isla de Pascua) au Hollandais Jakob Roggeveen qui y accosta le dimanche de Pâques 1722 ; l’île comptait alors près de 4000 habitants pour la plupart d’origine polynésienne. Elle est devenue une possession chilienne en 1888. Depuis 1995, le patrimoine exceptionnel de l’île est protégé et inscrit au Patrimoine mondial par l’UNESCO, et la communauté rapanui veille précieusement sur les traces de ce patrimoine.
On ne le savait pas au moment de réserver les vols mais nous sommes en plein festival Tapati : c’est la fête de l’île qui célèbre la culture et les traditions pascuanes. Le festival est très important pour les populations locales. Chery nous encourage vivement à y aller, alors malgré la fatigue et le décalage horaire, nous décidons d’y faire un tour. C’est comme une grosse fête du village avec des stands de nourriture, d’artisanat, des associations locales, et aussi des spectacles de danse et de musique. Tout est plutôt bien organisé, il y a même un service de navettes gratuites qui fait le tour du village, et l’ambiance est joyeuse et familiale.
Le jour suivant nous louons une voiture pour faire le tour de l’île. Pour l’anecdote : aucune assurance n’est proposée là-bas, en fait ça n’existe même pas ! On va tâcher d’être prudents (-; Nous visitons les différents sites archéologiques du parc national avec un premier arrêt à la carrière située sur les pentes du volcan Rano Raraku où de nombreux moaïs sont encore dressés, certains semi-enterrés et d’autres inachevés.
Le plus grand moaï qui ait été érigé mesure 10 m de haut et pèse 75 tonnes, et l’un des inachevés fait 21 m de hauteur pour une masse estimée à 270 tonnes. Environ 400 statues ont été dressées sur l’île et un nombre équivalent est resté inachevé dans la carrière principale (source : Wikipédia ;-))
On monte ensuite jusqu’au cratère du volcan, et pendant la visite on parle du mystère qui entoure la fabrication et surtout le transport de ces géants de pierre. On débat sur les différentes théories, l’une des plus probables étant que les ouvriers faisaient glisser les moaïs couchés sur des rondins (avant il y avait des forêts sur l’île). Autre hypothèse retenue : le moaï était debout et on le faisait pivoter centimètre par centimètre à l’aide de cordes (ou « technique du frigo »). Les moaïs sont impressionnants par leur dimension et leur carrure. Et les enfants sont fascinés que des hommes aient réussi de telles œuvres avec si peu de moyens à l’époque (premier peuplement estimé entre 800 et 1200) !
On continue ensuite vers le site de Tongariki où s’alignent 15 moaïs immenses qui font dos à l’océan. C’est le plus grand ahu (plateforme) de l’île et l’un des moaï est encore coiffé de son pukao (chapeau). Puis on pique nique à la plage d’Anakena. Là aussi on découvre de nouveaux restaurants et boutiques de souvenirs qui n’étaient pas là avant…
En fin d’après-midi le temps se couvre, la visite se termine sous la pluie : on va quand même voir l’ahu d’Aka’hivi et la statue de Tahai avec ses grands yeux en corail. On finit par une visite du musée d’Hanga Roa qui nous en apprend plus sur la taille (dans le sens « sculpture ») des statues et leur représentation : elles personnifiaient les ancêtres fondateurs de chaque clan qui protégeaient leurs descendants et transmettaient le mana (l’esprit du Dieu). Il y avait même des compétitions pour sculpter les plus grands et les plus beaux moaïs !
Pour notre dernière soirée sur l’île on retourne à la fête de Tapati, et ce soir-là il y a un concours de danse traditionnelle avec un juré, des notes, le tout retransmis sur écrans géants ; c’est le « Danse Avec Les Stars » local et tout le monde a l’air de prendre ça très au sérieux ((-:
Le lendemain on reprend l’avion pour Santiago (cette fois-ci le passage à l’immigration est plus rapide). Après 5h de vol on arrive en fin d’après-midi en espérant avoir le temps de faire un tour dans le centre ville, mais la voiture qui devait venir nous récupérer n’arrive pas… On prend finalement un taxi pour aller jusqu’à l’appartement mais avec ce quiproquo on a perdu plus d’une heure, et quand on arrive enfin au centre ville il est trop tard pour aller se balader : on doit se lever à 5h le lendemain pour attraper notre vol pour Mendoza (Argentine). Dommage on n’aura rien vu de Santiago, mais heureusement d’autres aventures nous attendent en Argentine…
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Annick
3 mars 2020Super ! On continue le circuit de découverte avec vous !!
Plein les yeux et plein d histoires !! Et plein de bisous à vous tous AL