Back to home
La tournée mondiale, Le retour

28 septembre

Il est des moments de vie dont nous n’oublions rien, la lumière, les sons, les odeurs, les émotions, toutes ces petites choses qui rendent l’instant unique. Justement il y a un an, jour pour jour, nous partions pour une aventure, une aventure familiale inoubliable. Ce départ fait incontestablement partie de ces moments. Je me souviens de ce samedi de septembre ensoleillé. Je me souviens de notre joie, de notre appréhension, de cette petite boule au ventre qui inconsciemment souligne l’importance du moment. J’avais terminé le travail la veille, le vendredi soir, sans avoir totalement clos tous les sujets dans mon esprit. Les enfants, pareil, venaient de quitter l’école, leurs copains et se préparaient naïvement à faire les 400 coups. Céline, ne laissant rien paraître, avait déjà minutieusement préparé l’essentiel de nos affaires. Nous étions prêts pour le grand saut.

Pourtant ce samedi matin, j’étais excité, stressé surtout. Il nous fallait finir les sacs, essayer de ne rien oublier. Nos parents étaient là, les copains aussi. Dans ce joyeux chahut, je sentais tout le monde plus présent que moi. Personnellement je n’étais pas encore libéré, je crois que je n’étais pas pleinement conscient de ce qui se passait. J’étais trop préoccupé : avons-nous tout pris, a-t-on bien tout débranché et fermé dans la maison, ma guitare va-t-elle résister au voyage en soute…? L’homme un peu toqué que je suis n’en menait pas large. Après une dernière photo volée devant la maison, il nous fallait la fermer, laisser derrière nous nos affaires d’hiver que nous ne connaîtrions pas cette année pour mieux prolonger la douceur de l’été.

Ce samedi midi, les parkings de l’aéroport étaient pleins à craquer, et nous sommes arrivés tous les cinq en ordre dispersé. Nous n’étions pas encore partis que nous avions déjà du mal à nous suivre. Je revis pleinement ces instants au travers de ces lignes, mes poils se hérissent à la simple évocation de cette arrivée à l’aéroport. Le coup de speed et le check-in passés, nous avons enfin pu souffler. Le départ était maintenant là. Devant nous, le contrôle de sécurité. Doucement les émotions montaient, les copains, les parents autour de nous. Encore une dernière photo, tous ensemble, des embrassades, des promesses de s’écrire, de s’appeler et surtout de dévorer la vie, d’ouvrir les yeux en grand pour se construire des souvenirs. Je n’ai jamais été très fort dans ces moments, par pudeur certainement. Pourtant au fond de moi, les sentiments se mélangeaient. Je bouillais d’impatience, pressé de rencontrer le monde, mais je suffoquais aussi de laisser ici mes proches. Six mois, c’est court, c’est long, que va-t-il se passer ici, là-bas ?

Finalement, nous avons passé la sécurité, la douane et nous nous sommes installés devant notre porte d’embarquement. Nous avons dévoré avec joie notre premier club sandwich du voyage, quelques chips et une petite canette de bière fraîche. Le cœur serré, nous faisions chauffer nos whats’app pour prolonger un peu la séparation. La larme à l’œil, le sourire aux lèvres, nous nous regardions amoureux et heureux de partir enfin. L’aventure pouvait commencer. Nous nous sommes assis dans l’avion, un 787 d’Emirates, et nous nous sommes envolés pour Dubai, première escale de notre tour du monde en famille.

Notre décollage de Genève le 28 septembre

C’était il y a un an. Et pourtant je repense souvent à ce moment. Je nous félicite d’avoir pris la décision de partir, d’avoir été acteurs de notre vie. Il ne se passe pas un jour où je ne pense à notre voyage, pas un jour où je ne frissonne à l’écoute d’une chanson, à la vue d’une photo ou à l’odeur d’une épice. C’était il y a un an, c’était le début de notre meilleure vie, c’était juste bon. Tellement bon que nous souhaiterions y regoûter, y replonger le plus vite possible. C’était il y a un an, et il me semble important de célébrer ce 28 septembre. Ce jour marquera à jamais nos vies à tous les cinq. Tels nos anniversaires, notre mariage, il fera l’objet d’une petite note brillante dans nos calendriers. Peut-être nous servira-t-il un jour de mot de passe. C’était il y a un an, alors célébrons ce 28 septembre comme nous le faisons pour tous les moments joyeux de notre vie. Pour qu’aujourd’hui il résonne encore plus fort au milieu de ce brouhaha anxiogène. C’était il y a un an, célébrons la vie tout simplement !

Par paco, 28 septembre 2020
  • 4
4 Commentaires
  • Annick
    28 septembre 2020

    Waou ! On sent bien toute l émotion de ce moment si intense !!!
    Bravo pour cette aventure à cinq.
    Plein de bises à vous tous

  • Pascal
    29 septembre 2020

    Merci Annick

  • Honorine
    29 septembre 2020

    C’est très touchant! À votre deuxième vie qui commence! Bravo à toi, Celine et aux enfants.

  • Pascal
    29 septembre 2020

    Merci Nono

Comments are closed.

Instagram API currently not available.